Marguerite de Provence, 1221-1295, fille du comte de Provence Raymond-Béranger IV et de Béatrice de Savoie, épouse de saint Louis.
La reine Blanche se mit en quête d’une épouse pour son fils : la princesse devrait être vertueuse, et point trop jolie – de peur que le roi n’en tombe trop amoureux. Mais lorsque le jeune et ardent Louis IX découvrit sa promise Marguerite, ce fut un coup de foudre réciproque, si bien qu’il lui faudra multiplier les stratagèmes pour échapper à la surveillance de la reine mère.
Le 27 mai 1234, le mariage fut célébré dans la cathédrale de Sens. La jeune mariée, rayonnante de bonheur, avait fait orner son anneau d’une guirlande entrelacée de lys et de marguerites, portant cette devise : Hors Dieu et cest anel, n’ay point aultre amor ! Cette union fut une des plus heureuses que célèbrent nos annales.
Mais Marguerite ne fut pas qu’une dame de cœur. En croisade, son époux l’appelait à ses conseils : « Elle est ma dame et ma compagne, disait-il à ses seigneurs, et elle mérite trop mieux mon estime et ma confiance ». En Terre Sainte, elle met fin à la mutinerie des bourgeois, alors qu’elle vient tout juste de mettre au monde son fils Jean Tristan. C’est encore elle qui, en 1255, persuade Louis IX de rester fidèle à ses devoirs de roi, alors qu’il songe à la vie monastique.
Marguerite a fait œuvre de transmission : c’est à elle que nous devons le récit de la vie de saint Louis par Joinville, sans qui mille traits de la vie quotidienne du roi nous seraient inconnus.
Aglaé, Antigones d’Avignon
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