Egalité femme-homme ? Nous préférons la Justice

Notre tribune dans le numéro papier de Valeurs Actuelles paru le 07 mars 2019, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes le 08, à retrouver en accès abonnés ici.

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En cette journée internationale des droits des femmes, les féministes réclament comme toujours « plus d’égalité ». Un combat vain aux yeux d’Antigones.

L’égalité est un mot valise. Tantôt comprise comme un refus des discriminations, elle est  aussi invoquée pour imposer des discriminations positives en vue d’une plus grande parité dans les faits. Le féminisme s’est fourvoyé dans cette recherche aveugle d’une égalité qui ne veut rien dire : il avance dorénavant l’idée une égalité dite « intégrée », qui oscille entre égalité devant la loi et égalité de fait de manière arbitraire. Au final, l’égalité est-elle vraiment le principe qui doit guider l’action publique quant à la condition féminine ? Rien n’est moins sûr.

 

L’inégalité n’est pas l’injustice

L’exemple des quotas est éloquent : en politique, et de plus en plus dans l’entreprise, les responsabilités sont confiées à des individus en vertu de leur appartenance à un groupe  et de leurs seules compétences. Qui veut faire l’ange fait la bête : les quotas ont  eu pour conséquence une hausse de la misogynie ordinaire.

La question de l’égalité salariale est quant à elle prise à l’envers. Les femmes sont victimes non de misogynie mais d’un calcul rationnel des coûts. Entre charges à payer pour l’employée absente et difficultés des petites structures à la remplacer, le renouvellement des générations est à la charge exclusive des entreprises et des femmes. Des mesures fiscales appropriées et des dispositions juridiques spécifiques aux femmes salariées qui enfantent soulageraient une natalité en berne et la charge financière des entreprises.

Le problème est aussi celui des retraites des femmes, grignotées par les deux bouts par leurs grossesses et l’éducation de leurs enfants. La famille n’est pourtant pas un agrégat d’individus isolés : elle fonctionne selon des solidarités qui lui sont propres. C’est pourquoi nous refusons autant l’individualisation de l’impôt que le projet de revenu universel.

 

Des inégalités protectrices pour une plus grande justice

La maternité potentielle des femmes rend nécessaires des protections supplémentaires face à la pénibilité de certains emplois. Exposition à des produits dangereux, pénibilité ou encore travail de nuit mettent en jeu la fertilité des femmes et la santé des enfants – et partant nuisent à la société toute entière.

Ces protections appropriées à des situations particulières, fondées sur des différences de nature, s’appellent des  inégalités protectrices. Il s’agit d’appliquer à des situations différentes des traitements différents, en vue d’une plus grande justice. Elles se conçoivent en vue de l’intérêt général, sont limitées par l’objectivité des différences de situation et ne sont que des exceptions.

Notre condition sexuée implique des vulnérabilités spécifiques.  Les femmes sont les premières victimes de la hausse de la violence : nous demandons pour elles et pour la société entière que justice soit faite. Pour faire reculer les  violences, il faut  punir les coupables et faire exécuter la plénitude des peines, donner les moyens à la Justice et aux magistrats de faire leur travail, et prononcer des peines plus sévères en cas de violences contre les personnes vulnérables.

Se préoccuper de la spécificité de la condition féminine, c’est protéger la société entière, et notamment ses enfants. Loin des préoccupations anecdotiques et autocentrés des mouvements féministes, ce que nous voulons, c’est une société plus juste, pour nous-mêmes, nos familles et les générations à venir.

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