D comme Dansez !

Gyptis, l’antenne marseillaise des Antigones, a dansé devant la Banque de France, place Estrangin, en octobre 2013. La vidéo a été supprimée pour des raisons de droit d’auteurs, nous republions notre texte dans le cadre du projet d’Antigones de A à Z. Notre danse avait été filmée par un média indépendant, vous pouvez retrouver leur vidéo ici.

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Nous avons dansé un cercle circassien, un classique des bals folks. Très simple, cette ronde permet aux danseurs de faire connaissance entre eux, de partager un moment joyeux, de pure convivialité, sans calcul ni arrière-pensée : des séquences se répètent, au cours desquelles on change de partenaires, jeunes, vieux, bons ou moins bons danseurs, pour le seul plaisir de danser.

Partenaires ? On danse en couple, bien sûr. Un homme et une femme forment un tout harmonieux, complémentaire. Où nos détracteurs voient-ils une quelconque soumission ? L’un est nécessaire à l’autre et vice-versa. Comme le Yin et le Yang.

Mais si le couple est à la base de ces danses, il évolue au sein d’un groupe. Danser, c’est aussi souder : on saute ensemble, on avance ensemble, on recule ensemble, on tourne ensemble en écoutant ou en fredonnant la même musique.

Aujourd’hui, chacun écoute la musique de son téléphone ou de son iPod, coupé du monde, coupé des autres. Et si nous réapprenions à chanter et à danser ensemble ? Le lien social, l’harmonie, passent par ces deux activités indispensables au « vivre-ensemble » dont on nous rebat les oreilles toute la journée, en même temps qu’on détruit ce qui le rendrait possible.

Danser devant une banque, c’est opposer des liens humains aux liens marchands. C’est opposer notre joie de vivre à la faillite de notre société où nous conduisent tout droit les banques.

Savez-vous, Français, Françaises, que depuis 1973 notre pays n’emprunte plus à sa propre banque centrale pour financer l’école de nos enfants, nos hôpitaux, nos routes, payer nos soldats, construire les quelques grands projets que nos dirigeants envisagent encore ? Non, notre pays emprunte à des banques privées. Évidemment pas à taux zéro, mais variant entre 3,5 et 7%… Ces intérêts colossaux représentent une grande partie de la dette de notre pays.

Savez-vous que lorsque vous payez 100 euros d’impôt, 16 vont au remboursement de l’intérêt de la dette (et non de la dette elle-même !) quand 4 euros seulement sont consacrés aux infrastructures (qui servent par ailleurs de paravent à la justification de l’impôt) ?

Savez-vous que l’enfant qui vient au monde en France doit déjà 19 800€ aux banques ? Cette chape de plomb emprisonne notre avenir.

Savez-vous que, comme le relevait Fakir, « les Caisses d’épargne, « établissements à but non lucratif », finançaient autrefois le logement social pour tous les Français ? Pleinement privatisé, l’Écureuil s’est lancé la course aux profits, a fondé Natixis, spéculé sur les subprimes – jusqu’à accumuler plus de 5 milliards de dettes. » Un trou que les contribuables ont gentiment comblé, au nom d’une devise fort peu républicaine : « Privatisation des bénéfices et collectivisation des pertes ».

Voilà à quoi sert désormais l’argent sur nos comptes, en attendant qu’il soit « chyprisé », c’est à dire ponctionné, taxé, volé, réquisitionné pour le remboursement de la dette, autrement dit des banques. Un transfert d’argent qui est d’ailleurs en cours, la taxation sur l’épargne à 15,5% ayant été décidée par le gouvernement.

Nous sommes exclus depuis trop longtemps de cette danse mondiale. Il est temps de reprendre notre place dans le bal, d’imposer notre rythme et nos pas au système financier.

Il faut abroger la loi de 1973, et, face à ces «monstres froids» que sont devenus les banques, imaginer des banques alternatives. Des structures éthiques, mutualistes, qui permettraient à des groupes partageant les mêmes intérêts (culturels, sportifs, projets de vie… etc.) de se rassembler.

Avec l’argent mis en commun, pas de profits enrichissant les apparatchiks du système, mais financer des projets que chacun approuve. Aux liens contractuels que l’on nous impose, nous pourrions opposer des liens solidaires, rendus possibles par des projets communs.

Quoi qu’il en soit, les banques ne doivent plus gouverner nos vies, imposer leur logique de profit à notre pays, pressurer les Français qui veulent mener à bien des projets. Il faut remettre la banque au service du peuple et non l’inverse.

Les banques vous font chanter ? Venez plutôt danser avec les Antigones !

Le projet « Antigones de A à Z » a pour but de préciser notre pensée par petites touches, en illustrant par une photo, une vidéo, une citation, etc. des idées nous caractérisant.

 

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