Suite à notre Café des Antigones du 2 novembre 2017 sur le thème de la contraception, découvrez les témoignages envoyés par nos auditrices :
Lorsque j’étais enfant, j’ai subi une agression qui m’a ensuite valu beaucoup de difficultés à assumer la puberté. Peu avant que mes premières règles n’apparaissent, des signes avant-coureurs (pertes) m’ont valu de glisser progressivement dans l’anorexie.
Six ans plus tard, j’ai été hospitalisée et en suis sortie vivante, avec un poids normal. Mais je n’avais toujours pas mes règles à vingt-trois ans, non plus pour des raisons hormonales ou de poids mais pour des raisons psychologiques. Or, il semble bien qu’il faille avoir ses règles pour renforcer l’ossature (les fameux oestrogènes).
Une gynéco a donc eu l’idée « lumineuse » de m’administrer deux pilules dont je n’ai plus le nom, à dose de cheval. La pilule déclenche les règles.
Hélas, le dosage et, surtout, le dérèglement hormonal que ces pilules ont provoqué ont été calamiteux. Affamée en permanence, j’ai pris vingt kilos en deux mois et me suis retrouvée – un comble pour une ancienne anorexique – en grave surpoids. Mes os n’ont pas supporté, et ont commencé à se briser : quatre fractures de fatigue aux pieds en un an. Ne pouvant plus sortir, tant pour des raisons esthétiques que logistiques (je ne pouvais plus marcher), je me suis enlisée dans la dépression. Ah ça, j’avais mes règles ! Mais il m’a fallu ajouter maints et maints anti-dépresseurs, tout aussi inutiles les uns que les autres. In fine, je me suis enlisée dans… la boulimie. Je suis allée voir un phytothérapeute qui était censé, par les plantes, améliorer ma tolérance à la pilule apparemment nécessaire. Un mois plus tard, je me retrouvais à l’hôpital pour hépatite aiguë cytotoxique. Autrement dit, hépatite pour empoisonnement médicamenteux : les médecins m’ont appris qu’avec une fièvre pareille (40°C) si je n’étais pas venue, il ne restait plus rien de moi trois jours plus tard.
J’ai alors dû mettre un terme à cette escalade empoisonnée : mon foie n’en voulait plus, et d’ailleurs il en avait été détruit.
Pendant ce temps, ma mère était traitée à l’hôpital pour cancer du sein, occasionné par la prise d’une pilule deux ans plus tôt, censée compenser les troubles liés à la pré-ménopause.
Aujourd’hui, je ne prends pas, je ne prends plus, je ne prendrai plus la moindre pilule. J’ai cette chance de pouvoir dire : « je ne peux pas, ma mère a eu un cancer du sein ».
Je n’ai pas non plus de « risque », au sens où je n’ai pas de relations avec quiconque. Je n’ai donc aucun conseil à donner, chacune fait comme elle peut, mais je pense que ces choses sont souvent manipulées au petit bonheur la chance par les médecins, et qu’il ne faut vraiment en prendre que lorsque l’on n’a AUCUNE autre solution.
Cette chose (la pilule en général, même si on en avait essayé plusieurs) m’a vraiment fait énormément de mal, et ce n’est rien de dire que j’en veux beaucoup aux médecins qui me l’ont donnée « pour voir ».
Les autres témoignages des auditrices :
Le témoignage d’Alix :
https://lesantigones.fr/contraception-temoignage-alix/
Le témoignage de Coline :
https://lesantigones.fr/contraception-temoignage-coline-2/
Le témoignage d’Artemisia :
https://lesantigones.fr/contraception-temoignage-artemisia/