Biographie de Charlotte Corday

Charlotte de Corday (1767-1793), personnalité de la Révolution française, célèbre pour avoir assassiné Jean-Paul Marat

« Charlotte avait le feu sacré de l’indépendance, ses idées étaient arrêtées et absolues. Elle ne faisait que ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas la contrarier, c’était inutile, elle n’avait jamais de doutes, jamais d’incertitudes. (…) Quoique dans la famille les femmes soient toutes énergiques, il n’y en avait pas qui eussent un caractère aussi décidé, aussi capable. Si elle eût commandé un régiment, elle l’eût bien mené, cela se devine . » (Frédéric de Corday)

Élevée à l’abbaye aux Dames à Caen, Charlotte de Corday y reçoit une instruction soignée. Elle lit Montesquieu et Rousseau, admire les philosophes, s’ouvre aux idées nouvelles, tout en conservant une foi religieuse très personnelle, solitaire et intérieure, au nom de laquelle elle refusera la confession ultime en prison et vivra son exécution comme un don de soi.

En 1791, elle part vivre à Caen, où la violence révolutionnaire est manifeste. Elle a 23 ans, défend fièrement ses idées constitutionnelles dans un milieu où on comptait beaucoup de royalistes. Les exécutions de septembre 1792, suivies des massacres de 1793, font émerger la figure du député jacobin Jean-Paul Marat, qui soulève l’indignation générale en se félicitant du carnage.

Indignée, et confortée par les réunions politiques auxquelles elle assistait, elle décida de répondre à l’illégalité par l’illégalité. Marat devint sa cible, après qu’elle eut entendu le député girondin Pezenas affirmer : « Faites tomber la tête de Marat et la patrie est sauvée ». Elle partit vivre à Paris, où elle trouva le moyen de s’introduire chez Marat, alors malade et contraint de rester dans sa chambre. Elle le tua dans sa baignoire, avec le couteau qu’elle avait caché dans son corsage, et monta à la guillotine avec cette douceur pénétrante au regard qu’ont remarquée ceux qui l’accompagnèrent.

Dans l’ « Adresse aux Français et aux amis de la paix » qu’elle portait sur elle, elle avait écrit ces vers :

« Qu’à l’univers surpris cette grande action,
Soit un objet d’horreur ou d’admiration
Mon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire,
Ne considère point le reproche ou la gloire.
Toujours indépendante et toujours citoyen,
Mon devoir me suffit, tout le reste n’est rien,
Allez, ne songez plus qu’à sortir d’esclavage !… »

Lucile, Antigones de Caen

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