Sabine de Villeroché a interrogé dans un article de Boulevard Voltaire de mai 2023 Anne Trewby à l’occasion de la sortie de Femmes, réveillez-vous, pour en finir avec les mensonges du féminisme.
L’été : l’occasion pour beaucoup de se plonger enfin dans ce fameux livre dévoré des yeux toute l’année sans pour autant avoir eu le temps de s’y plonger. À cette occasion, BV vous propose une sélection de ses meilleures recensions. Aujourd’hui, Femmes, réveillez-vous ! Pour en finir avec les mensonges du féminisme : à lire ou relire été pour comprendre comment le féminisme a construit le malheur des femmes.
Les restrictions de nos libertés les plus fondamentales et les plus élémentaires ne cessent de se multiplier : aller et venir, manifester, donner la vie, éduquer nos enfants, se soigner… ces actes de la vie courante sont, à mesure que le temps passe, toujours plus soumis à régimes dérogatoires et autorisations administratives. Et si le mouvement de libération des femmes n’était pas complètement étranger à ce mal du siècle ?
C’est à cette réflexion profonde et juste que nous invite l’ouvrage Femmes, réveillez-vous ! Pour en finir avec les mensonges du féminisme, coécrit par Anne Trewby et Iseul Turan. En empruntant le slogan à l’appel d’Olympe de Gouges, la pionnière du féminisme du siècle des Lumières, les deux fondatrices du mouvement des Antigones, né en 2013 pour « apporter une réponse à ces femmes qui ne se reconnaissent pas dans les injonctions féministes », reviennent sur le mythe mensonger de la libération des femmes pour mieux le déconstruire. Adossés à l’inéluctable « marche du progrès », les fruits de la révolution pour le bonheur des femmes sont amers. Leur « mise sous castration chimique » (pilule et avortement), en plus de leur confisquer la maternité, a réalisé ce tour de force de les abandonner en les soumettant aux désirs sexuels sans contrainte et aux intérêts du tout marchand. Iseul Turan, naturopathe « spécialisée dans le cycle féminin », mesure cette triste réalité de la vie des femmes dont elle s’occupe… Sous prétexte d’émancipation, c’est une « nouvelle forme d’aliénation ».
Insidieusement, « la liquidation de l’autorité du père », ce « tyran domestique en puissance », a provoqué un séisme mal perçu : celui de la prise en main, par l’État, de la sphère domestique via l’instituteur, le médecin, l’assistante sociale ou l’administration. La preuve ? Quelle femme, aujourd’hui, peut se vanter de décider librement de faire vacciner ses enfants ou non, d’accoucher chez elle ou à l’hôpital, d’instruire ses enfants à domicile ou à l’école sans obtention d’un régime dérogatoire ? Des décisions qui, à l’instar de beaucoup d’autres de nos libertés, ne dépendent désormais que « du bon vouloir de l’État qui nous octroie la permission de ceci ou de cela ». Y avons-nous gagné, vraiment ?
Dans la droite « ligne Buisson », Femmes, réveillez-vous ! est fondamentalement complémentaire de cette vision. Car « si Patrick Buisson fait le même constat, il s’intéresse à 50 ans d’histoire, nous explique Anne Trewby. Tandis que nous nous inscrivons dans une perspective bien plus longue et donnons des voix de sortie. » Des clés sont en effet mises à la disposition de tous ceux, hommes ou femmes, qui seraient tentés par l’aventure de la reconquête de nos libertés fondamentales. Avec toute la lucidité et la réflexion qui s’impose.
L’ouvrage d’Anne Trewby et d’Iseul Turan apporte une preuve de plus, s’il en fallait, que le monstre né de la fable de la libération de la femme commence à s’effriter. Même les féministes Dora Moutot et Marguerite Stern en conviennent. À leur mesure, bien sûr, mais c’est déjà ça.