Elle craque une allumette et approche la flamme vacillante du tas de bois.
Une brindille s’allume et communique la flamme aux petites branches de sapin qui, en se consumant, attisent l’imposante bûche de hêtre. La jeune femme approche ses mains du foyer et sourit, heureuse que la flambée éclaire la pièce, radieuse que les braises chauffent sa maison.
Son geste est ancestral, tout simple : bouter le feu. Certainement le premier geste vraiment humain.
– Dire que certains ont pensé interdire les cheminées dans nos maisons, dans nos foyers ! pense-t-elle à voix haute.
Elle poursuit sa réflexion au gré des flammèches qui montent vivement dans le conduit de cheminée. Elle écoute crépiter le feu chaud et vivant, autour duquel on se rassemble. Lui qui relie les habitants d’une maison d’un lien ténu et sacré, celui de la famille, de l’amitié et de l’amour.
Elle sourit en repensant à cette idée tant de fois entendue : « le foyer c’est la sphère privée ».
Que ce soit dans son sens littéral ou métaphorique, le foyer n’est ni le lieu de la sphère privée, ni un endroit fermé. Comment pourrait-il en être ainsi ? Puisqu’il est la source, le lieu primordial, le centre d’où l’on rayonne, comprend la jeune femme en souriant.
Celui qui voit nos premiers jours, nos premières expériences. Celui qui nous relie à notre famille et à notre lignée. Notre foyer est ce moteur qui nous ressource, c’est en lui que nous tirons la force d’agir et les raisons de nos actions.
Elle remet une bûche dans le feu et observe longuement le foyer être et rayonner.
Le projet « Antigones de A à Z » a pour but de préciser notre pensée par petites touches, en illustrant par une photo, une vidéo, une citation, etc. des idées nous caractérisant.