Merci à l’auteur qui nous a dédicacé ce poème
FEMMES
A prononcer ce mot, c’est l’émoi qui me gagne
Et l’angoisse et la peur de ne plus vous aimer.
Vous êtes comme l’air au sommet des montagnes
Qui dès qu’il se fait rare, et qu’il vient à manquer,
Fait craindre de mourir et transforme en pantins
Tous ceux qui vaillamment ne rêvaient que conquêtes.
Vous êtes la lumière qui éclaire les matins
Et qui, la nuit tombée, alimente ma quête.
Vous êtes comme la mer, vous êtes comme l’onde,
Dont on ignore le fonds, dont on ignore le cours,
Vous êtes aussi le feu dont les flammes à la ronde
Brulent sur leur passage les déserts de l’amour.
Vous êtes myosotis, vous êtes aussi violettes,
Vous êtes renoncule, vous êtes rose et jasmin,
Vous êtes toutes les fleurs, fragiles pâquerettes,
Que je voudrais cueillir et tenir dans ma main.
Vous êtes aussi la mère, vous êtes aussi l’épouse,
Celle que l’on adore, celle que l’on chérit,
Vous êtes aussi maîtresse, lors vous êtes jalouse,
Les amours de traverse n’étant qu’amours proscrits.
Vous êtes femmes, enfin, qui dominez le monde
Même si partout, encore, las, on voue humilie
Oubliant que c’est vous que sans cesse on féconde
, Que c’est vous et vous seules qui nous donnez la vie.
Alors femmes diverses, femmes de tous les âges,
Surtout ne changez pas, surtout restez vous-même
Partout où vous serez vous aurez l’avantage
Car l’homme face à vous est face à un dilemme :
Il est grand, il est fort et il ne croit qu’en lui
Il règne sur la terre, mais n’en n’est pas le roi,
Il suffit d’un regard, il suffit d’une nuit,
C’est alors vous les femmes qui dictez votre loi.
Gilbert Monin, Non, je n’avais pas tout dit…