L’ampleur qu’ont pris Les Antigones nous a surpris. Nous avons appuyé là où ça faisait mal. De nombreuses attaques n’ont pas manqué de nous être adressées.
Alors, nous faisons cette mise au point.
Les Antigones n’ont aucune affiliation politique ou confessionnelle. Comme lors de notre premier rendez-vous, nous ne demanderons pas de CV à celles qui nous rejoignent, chacune est la bienvenue si elle se reconnait dans nos principes directeurs.
Certains ont essayé de travestir nos propos. Pourtant, ils sont clairs. Oui, nous avons une vision politique de la question féminine: nous voyons la femme intégrée à la vie de la Cité, pour y prendre une part active. La femme reléguée au placard au balai n’est pas la nôtre : nous ne serons pas spectatrices de notre avenir. Nous entendons tenir notre rôle dans les débats actuels et ne pas laisser le monopole de la parole aux féministes.
Non, nous ne sommes pas des vierges effarouchées. Sur notre première vidéo, nous délivrons notre message avec calme et détermination, mais celle-ci à été réalisée sur le vif, sous le coup d’une émotion encore palpable, suite à la répression brutale dont nous avions été l’objet quelques heures auparavant.
Si nous sommes vêtues de blanc, élégantes et souriantes, cela ne signifie pas que nous ne combattrons pas pour nos valeurs. Bien au contraire, mais nous le ferons avec les armes des femmes, pas celles des hommes. N’en déplaise à certains, nous affirmons qu’hommes et femmes sont différents et complémentaires. Comme le Yin est indissociable du Yang.
Si dans le climat actuel de remise en question de la complémentarité homme-femme, il nous semble primordial de rappeler ce principe d’équilibre, il n’en demeure pas moins qu’il existe d’autres vocations que la vie de couple ou la maternité. Le célibat, dont la fécondité est d’un autre ordre, est également une voie de réalisation pour certaines femmes.
S’il nous est arrivé de parler de la femme au singulier, c’est par commodité, et nous ne cédons à aucun essentialisme. Nous affirmons le caractère reçu et objectif de la sexuation, que chacune « habite » selon son équation personnelle.
Lorsqu’une femme est violée, c’est en tant qu’être marqué par son sexe qu’elle l’est. Le subjectivisme dont certains des commentateurs font preuve ne peut lui être d’aucun secours.
Certains nous reprochent d’être trop belles pour être vraies : les Antigones sont ouvertes à toutes les femmes, il n’y a ni mise en scène, ni casting. Nous avons simplement rassemblé celles que nous avions retrouvées sur place samedi dernier.
Nous sommes loin d’être soumises, nous sommes rebelles !
N’en déplaise à tous ceux qui ont l’impression d’être à la pointe du progrès et nous croient rétrogrades. En 2013, nous nous élevons contre l’idéologie dominante. Nous ne sommes pas esclaves de la tradition, nous voulons agir conformément à notre féminité, contre vents et marées. Nous ne sommes pas conservatrices, nous voulons bâtir un avenir digne pour nos filles et nos fils. A l’heure où la théorie du genre est imposée dans nos écoles, c’est être révolutionnaires.
Si nous nous sommes réunies sous la bannière de l’héroïne de Sophocle, c’est que sa lutte est celle de la légitimé contre la légalité. Antigone se bat pour la loi naturelle :
Créon « Tu as osé transgresser ces lois ? »
Antigone « C’est que Zeus ne les a points faites ».
Nous ne sommes pas les chiennes de garde du système, nous sommes des louves, sans laisse, ni collier.
Nous avons reçu de nombreuses demandes de contact. Nous y donnerons suite très bientôt.