A l’occasion de nos 2 ans le 16 mai dernier, nous avons organisé un anniversaire au cours duquel Iseul Turan, co-fondatrice du mouvement, a pris la parole :
Antigones a deux ans, et c’est avec émotion que je regarde le chemin parcouru. C’est un enfant qui marche. Nous avons remué nos certitudes, remis en question les évidences de nos contemporains, étudié les écrits de ceux qui nous ont précédés, puisé et épuisé nos conférenciers, et notre entourage, pour mieux comprendre et faire avancer le monde qui nous entoure. Ce travail, nous le voulons fécond. Et surtout, nous voulons le transmettre.
Au cours de ce chantier, une équipe s’est formée, une équipe unie. Nous ne nous connaissions pas et les liens d’aujourd’hui sont ceux du cœur, ceux du choix, ceux qui libèrent. Plus qu’un travail pour les filles de France et les autres, c’est nous même que nous avons fait grandir et mûrir.
Je crois que nous pouvons répondre par l’exemple à la question qu’on nous pose si souvent : « mais c’est quoi pour vous être une femme ? ». Si nous avions des réponses toutes faites pour décrire ce qu’est être femme en 2015, nous ne serions pas là. A la figure de « LA femme moderne » idéale, sans racine, sans sexe, sans cycle, séductrice et mère, jeune fille éternelle et consommatrice effrénée à la fois, nous opposons « LES femmes ».
Les femmes, les vieilles, les jeunes, les perdues, les retrouvées, les mères, les solitaires, les présidents, les combattantes, les meurtries, les pauvres, les riches, les inquiètes, les douces, les aimantes… ces femmes en quêtent de fécondité dans tous les sens du terme, tant biologique que spirituelle, artistique, sociale, etc. C’est dans cette fécondité à multiples facettes que nous invitons chacune à trouver sa vocation.
N’en déplaise à certains, cette fécondité ne se réduit pas à la procréation, il s’agit avant tout d’une façon d’être au monde. C’est être dans l’espace public, produire et garder le lien social, qui différencie l’homme de la bête, c’est créer et transmettre pour ceux de demain.
Je lève mon verre à nos mères, nos sœurs, nos filles, spécifiquement à Mathilde absente ce soir et à tous celles et ceux qui ont permis l’existence des Antigones.