En ce mois de mars 2017, l’Association française de lutte contre l’endométriose organise une marche à Paris. Pourquoi entendons-nous si peu parler d’une maladie qui touche pourtant une femme sur dix en âge de procréer et dont la phase d’évolution finale est la stérilité, à l’heure où justement de plus en plus de couples souffrent de difficultés à avoir des enfants ?
L’endométriose est une maladie caractérisée par la présence de tissu utérin – l’endomètre, normalement éliminé lors des règles – en dehors de la cavité utérine : en clair, l’endomètre envahit et étouffe peu à peu l’ensemble de l’appareil reproducteur féminin, allant parfois jusqu’à toucher les intestins, la vessie, le vagin. Avec des symptômes aussi vagues et divers que des règles douloureuses et abondantes, des cycles perturbés, des douleurs pendant les rapports sexuels, l’apparition de kystes, ou encore d’intenses crises de fatigue – pour n’en citer que quelques-uns – la première difficulté que rencontrent les femmes est l’étape du diagnostic. Le manque de formation des médecins sur la question n’aide pas. Le premier objectif de la marche organisée le 25 mars est ainsi la sensibilisation du grand public. A ce titre, nous ne pouvons que vous encourager à y participer.
Quant à nous, c’est sur les causes de cette maladie méconnue que nous aimerions attirer votre attention. Ce sont les grandes absentes de la documentation accessible au grand public. Sur Internet, la cause de l’endométriose est dans la plupart des articles sur le sujet simplement qualifiée de « mystérieuse ».
Ce silence masque le véritable scandale : ce que suggèrent les rares études sur le sujet, c’est ce que l’endométriose se range parmi les « maladies de civilisation ». Elles pointent du doigt trois principaux facteurs de risque : les perturbateurs endocriniens (bisphénol A, phtalates…), les dioxines (un des ingrédients qui participent de la toxicité des tampons et serviettes hygiéniques) et le stress oxydatif (quant à lui causé entres autres par l’alcool, le tabac, les déséquilibres alimentaires, le sucre raffiné, l’ensoleillement, les rayonnements, la pollution, les pesticides, les toxines, certains médicaments, le surmenage, ou encore le manque d’activité physique…), soit des causes environnementales, qu’elles soient directes ou indirectes.
D’autres pistes sont naturellement exclues de la recherche, comme par exemple les perturbateurs hormonaux type pilule contraceptive ou pilule du lendemain… ou encore avortements répétés, dont d’autres rares études montrent pourtant qu’elles jouent également un rôle dans le développement de cette maladie.
C’est-à-dire qu’en France, aujourd’hui, une femme sur dix risque la stérilité à cause de notre mode de vie, dans lequel la course à la consommation justifie de produire toujours plus, à moindre coût, des denrées dont la toxicité est de plus en plus inquiétante. L’argent étouffe la vie – et ce n’est presque plus une métaphore.
Cliquez ici pour lire notre texte sur le sujet (avec les références des études évoquées ci-dessus)