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En un an, le Covid est devenu notre quotidien. Restrictions de liberté, gestes barrières, passeport sanitaire… autant de nouveautés auxquelles nous nous sommes finalement habitués. La seule évolution notable de la situation, c’est la crispation croissante des camps en présence. Pour sortir de cette impasse, le mouvement féminin Antigones propose de mettre un instant de côté la réalité du terrain, sur laquelle nous n’arrivons même pas à nous mettre d’accord, pour parler politique.
Depuis les premières annonces d’une terrible pandémie prête à décimer les foules que s’est-il réellement passé ? Du point de vue sanitaire, le nombre de cas graves reste objectivement réduit, et le nombre de lits en réanimation insuffisant. Le scandale reste donc le nombre de morts qui aurait été évités si les lits en réanimation, et plus globalement l’hôpital public, n’était pas depuis bien longtemps une simple variable d’ajustement économique. Du point de vue politique, nous nous sommes habitués à des mesures soi-disant exceptionnelles toutes plus liberticides les unes que les autres. Nous étions déjà prêts, ceci dit, après des années de restrictions de liberté au nom de « la menace terroriste ».
La différence avec l’an dernier, c’est que les positions de chacun se sont crispées. Nous sommes passés de la sidération, à des attitudes religieuses prosélytes. Il y a d’un côté les croyants au Covid, de l’autre les fameux « complotistes ». Lorsqu’on n’est pas l’un, on est forcément l’autre. La moindre remise en question des mesures actuelles vous fait tomber du côté des complotistes, tandis que l’envie fort naturelle de céder à la pression ambiante pour retrouver un semblant de vie normale sera pour les autres un aveu de défaite.
L’impossibilité de débattre est telle que l’affaire se solde par des ruptures amicales et familiales d’une violence imprévue, par des insultes et des délations. Le débat s’est crispé autour de positions strictement émotionnelles, et donc évidemment subjectives, et par là même indiscutables. Qui suis-je pour nier la peur de mon voisin ; pour lui opposer mes propres certitudes ? Du point de vue strictement humain, je n’ai qu’à compatir à sa souffrance et lui ne sera convaincu par ma sérénité que s’il le veut bien. L’émotion rend témoignage, elle ne convainc pas.
Alors comment sortir de ce faux débat dans lequel l’Etat a d’emblée désigné le Camp du Bien et le Camp du Mal ? Laissons de côté la réalité du terrain qui importe peu quand il s’agit de principes. Elle ne sera invoquée qu’une fois un cadre clair posé à l’action politique. Alors seulement, nous pourrons parler lois, décrets, précautions et recommandations de santé publique. Les principes, ça n’est pas la prérogative des experts et des statisticiens.
L’objectif du politique c’est la stabilité et la pérennité de la société. Il n’est donc pas acceptable de paralyser l’économie réelle d’un pays sur le long terme, ni de dénier aux générations nouvelles toute possibilité de recevoir une instruction et une transmission authentiques. Les personnes vulnérables que se doit de protéger le politique, ce sont aussi les enfants, les jeunes gens, les mères isolées, les travailleurs précaires… la liste est longue des sacrifiés du Covid.
L’impératif premier du politique, c’est la préservation de nos droits et devoirs politique en vue du Bien Commun. Cela signifie concrètement que toute mesure d’exception aurait dû être conditionnée à cet impératif avant tout. Les restrictions de liberté, le flicage sanitaire, l’obligation des gestes barrières, des masques, et l’idée choquante d’un « passeport santé » n’auraient même pas dû au regard de ces principes pouvoir être évoqués.
La mission quotidienne du politique, c’est de permettre la vie en société. Du point de vue sanitaire, sa seule obligation est donc une obligation de moyens : il se doit de donner la possibilité à chacun de préserver sa santé selon ses convictions et ses choix propres. Partant de ce principe, la priorité du politique en termes sanitaires aurait dû être l’ouverture de nouvelles places en réanimation et plus globalement, des dotations massives aux hôpitaux. Offrir au plus grand nombre la possibilité de s’isoler, de télétravailler, de garder ses enfants en instruction à domicile… pourquoi pas, si tant est que le recours à ces mesures relève du choix personnel de chacun.