Une tribune d’Anne Trewby et Iseul Turan parue sur le site internet de Valeurs Actuelles le 28 avril 2020, à retrouver ici.
Petit Coronavirus a bien grandi. D’une « grosse grippe » il est devenu le terrible Covid-19, ennemi du genre humain… et surtout vache à lait des gros titres médiatiques. Les médias entretiennent par leur matraquage le choix du gouvernement de gérer la crise par la peur et la culpabilisation d’une population d’autant plus vulnérable qu’elle est isolée par le choix du confinement.
Les media reprennent à l’envie le répertoire guerrier des allocutions officielles. Nous sommes en guerre : combattons ensemble le virus… en restant chez nous – pendant que le personnel soignant paye le prix fort, ces héros ! Voilà pour les articles de fond. Pour le reste, les gros titres comptent plus souvent les morts que les survivants, relatent plus volontiers les drames que les pistes d’action. En somme, les média se font les hérauts d’une psychose collective dont nous nous passerions bien.
Les virus existent et ils se répandent au-delà des frontières, qu’il s’agisse d’une chaîne de montagnes ou de votre porte d’entrée. Le Covid-19 ne fait pas exception : nous y seront tous tôt ou tard exposés. Le confinement, rappelons-le, ne vise qu’à endiguer une épidémie que l’Etat français – comme de nombreux autres états occidentaux d’ailleurs, ne s’est pas donné en amont les moyens de combattre.
L’Etat, incapable de gérer l’afflux des malades du fait de choix économiques et politiques à courte vue, choisit désormais de répondre à l’inquiétude de la population en entretenant une psychose collective pourtant délétère dans un contexte de maladie. C’est la réponse d’un gouvernement acculé, incapable d’offrir des réponses concrètes à une population qui ne demande finalement que des tests de dépistage, des masques, des respirateurs, des protocoles de soin fonctionnels ou autres solutions pratiques susceptibles de les protéger eux et leurs proches.
Ce gouvernement par la peur nous empêche de penser en nous culpabilisant de nos moindres faits et gestes. Il devient un confinement mental qui nous empêche d’agir. C’est le gouvernement qui arrête en 2010 de stocker les masques que produisait le dernier fabriquant français, délocalisé en 2018 par l’américain Honeywell qui l’avait alors racheté ; et c’est nous qui devrions nous excuser d’éternuer quand il fait froid ! C’est notre classe politique dans son entier qui a laissé fermer près de 100 000 lits d’hôpitaux sur les vingt dernières années ; et c’est nous qui mettons en danger nos parents âgés en demandant que nos enfants puissent bientôt retourner à l’école.
Il est naturel et légitime d’être inquiet de la progression d’un virus dont la virulence n’est plus à démontrer. Ce qui ne l’est pas, c’est de se laisser paralyser par la peur au point de laisser les élites qui nous ont menées dans cette crise légiférer en roue libre. La peur n’a jamais sauvé personne de la maladie.
Aucune crise qu’elle soit sanitaire, logistique ou économique ne pourra jamais justifier les mesures liberticides qui sont en passe d’être votées en France. Entre la géolocalisation généralisée et la vaccination pour tous, les propositions ne manquent pas et certaines mesures ont déjà été prises qui laissent pantois : sanction pour déplacement illégal pourtant légitime, rallongement du délai d’IVG, autorisation de prescription de sédatifs mortels pour les personnes âgées… La police nous fait par ailleurs l’affront de sortir des drones et les hélicoptères pour surveiller des promeneurs isolés qui ne posent aucun risque sanitaire comme s’ils étaient les pires des bandits. Nous sommes sans moyen de défense, enfermés, invités à surtout laisser faire les experts sans nous mêler de politique.
Redevenons citoyens à part entière : notre situation ne nous empêche en aucune façon de prendre notre part à la vie politique de notre pays. Confinés involontaires, devenez militants ! Usons chacun selon nos possibilités de tous les moyens d’actions qu’il nous reste pour arrêter la destruction pièce par pièce de notre pays par des élites qui ne prennent des décisions politiques qu’en fonction de leur intérêt personnel et non du Bien Commun.