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Une tribune d’Anne Trewby, présidente d’Antigones, parue sur le site internet de Valeurs Actuelles le 3 décembre 2020, à retrouver ici.
Le gouvernement a repris avec le retour de l’état d’urgence sanitaire sa dialectique délétère du printemps. Les Français sont à nouveau accusés de la propagation du Covid-19, tandis que le gouvernement, lui, se dédouane de ses responsabilités et change tous les 15 jours les règles du jeu. Nous devons impérativement résister à ce chantage culpabilisant et prendre nos responsabilités à titre personnel face à la situation actuelle.
Déjà au printemps, le gouvernement avait employé la vieille technique de la carotte et du bâton en conditionnant le retour des libertés individuelles au comportement des Français. Le même gouvernement dont les choix de gestion de crise nous mènent droit à la crise économique et dont les recommandations changent tous les 15 jours ose rendre implicitement – ou pas selon les allocutions – les Français responsables des nouvelles contaminations annoncées. Quelle hypocrisie ! Le climat de psychose ambiant, les ordres, contre-ordres, sur-ordres gouvernementaux, les informations divergentes que nous servent chaque jour de nouveaux experts créent la confusion et le désordre. Nous en oublions notre bon sens. Alors assez, c’est assez ! Ne cédons pas au chantage gouvernemental et revenons-en à quelques vérités utiles et libératrices.
Il est par ailleurs insupportable de se voir ainsi traiter comme des enfants désobéissants par le gouvernement alors que nous sommes responsables, autonomes et capables de discernement. L’Etat n’est pas Dieu – il n’a pas ni la responsabilité, ni la compétence d’arrêter une maladie. L’Etat n’est pas médecin, il n’est pas le garant de notre bonne santé, ni individuelle ni collective. Il n’a sur ce point que la responsabilité de nous donner les moyens de notre bonne santé, tant en termes d’information qu’en termes matériels. Notons entre parenthèse qu’il n’assure même pas ce minimum vital puisque les soignants continuent de travailler avec les mêmes moyens matériels et humains qui étaient déjà insuffisants pour nos habituelles grippes saisonnières…
Le rôle de l’Etat est de garantir le bon fonctionnement de la vie en société, et donc d’assurer le respect des lois naturelles et de nos prérogatives politiques de citoyens libres et autonomes : c’est-à-dire que toutes les mesures prises auraient dû être ordonnées à ce bien supérieur qui est la préservation de nos droits politiques. En lieu et place de cela, il a profité de la crise pour nous priver de l’intégralité de nos libertés et nous traite dans chacune des prises de parole de ses différents représentants comme des idiots irresponsables. Cette dialectique infantilisante est insupportable et justifie des mesures inacceptables d’un point de vue politique.
La responsabilité individuelle a toujours été et restera la meilleure des réponses à la maladie quelle qu’elle soit. Elle ne s’obtient pas par la coercition mais par la confiance et le respect de nos prérogatives politiques. Personne ne souhaite voir ses proches vulnérables mourir prématurément. C’est à chacun d’apprécier en fonction de son état de santé et de celui de son entourage, des risques qu’il est prêt à prendre et de sa situation particulière (géographique, familiale, professionnelle…), le degré de précautions qu’il souhaite prendre. De même qu’il est de la responsabilité de chacun de fumer, de pratiquer le base jump ou de manger au fast food tous les jours, ce n’est pas au gouvernement de décider de supprimer la liberté de circulation, la liberté d’association, la liberté de manifestation, la liberté de culte et j’en passe et des meilleures, sous le fallacieux prétexte de nous sauver malgré nous.
Pour que nous puissions sortir de cette crise avec le moins de dégâts possible, chacun doit assumer pleinement là où il est ses responsabilités politiques, économiques et sociales naturelles. Laissons les commerçants commercer, les entrepreneurs entreprendre, les médecins prescrire librement, la sociabilité se réorganiser en fonction des contraintes du moment, et nos représentants naturels donner un cadre adapté et réaliste à ces activités nécessaires à la vie de notre société.
Sortons de la sidération dans laquelle le gouvernement nous a plongé à grand renfort de discours pontifiants et de menaces et battons-nous un tant soit peu pour retrouver nos libertés publiques. Il en va de notre avenir et de celui de nos enfants. Nous voulons que ces derniers deviennent libres et autonomes, qu’ils puissent à leur tour fonder des familles, avoir des enfants, de quoi les nourrir et la liberté de les élever en fonction de leur vision du monde. La vie économique du pays doit pouvoir reprendre dans son entièreté, et surtout sa vie sociale et politique. Ne cédons pas à la peur et agissons : le meilleur moyen de retrouver confiance dans notre avenir est de le prendre en main dès maintenant. Pour ce faire, la première étape est d’exiger le retour à une politique de responsabilité à travers la restauration de nos droits politiques et pour chacun la libre appréciation des mesures de protection qu’il souhaite adopter pour lui-même et ses proches.