Une tribune d’Anne Trewby et Iseul Turan parue sur le site internet de Valeurs Actuelles le 17 avril 2020, à retrouver ici.
D’après les média et le gouvernement, nous serions en train de vivre une terrible crise sanitaire. De fait, un virus nouveau, le Covid-19, circule désormais dans le monde entier, avec sa kyrielle de malades, et de morts malheureusement. Sommes-nous pour autant dans une situation de crise sanitaire ?
Il est fort à parier que les nouveaux « social justice warriors » que le confinement a vu pulluler sur les réseaux sociaux nous reprocherons l’impudence de la question. Nous sommes tellement sidérés par la peur que la moindre question est désormais suspecte d’alimenter le complot, le moindre débat de mettre des vies en danger. Depuis quand pourtant les épreuves, la maladie, ou même la mort devraient nous empêcher de penser ?
Alors posons-nous la question : sommes-nous oui ou non dans une situation de crise sanitaire ? Le Covid-19 vaut-il les pestes médiévales ? Nous n’en sommes pas à compter chaque soir les morts dans chaque village de France, Dieu merci. Mieux que ça, la plupart des personnes contaminées par le virus s’en sortent très bien. Nous disposons par ailleurs théoriquement de moyens techniques nouveaux pour soulager les malades autant que pour endiguer l’épidémie.
Il y a même déjà deux exemples en France de médecins qui arrivent à soigner leurs patients atteints du Covid-19 avec des résultats impressionnants, et des moyens différents – pas de remède miracle donc, simplement la médecine à l’œuvre. Du docteur Raoult et sa chloroquine au docteur Paillard Franco et ses antiviraux, les choix de thérapeutiques efficaces se multiplient en France.
Ces médecins qui trouvent des réponses efficaces à l’épidémie sont partout sur notre territoire, il s’agit autant de grands chercheurs que de médecins de campagne. Pourquoi alors ne donnons-nous pas la parole à ces médecins, pourquoi ne dupliquons-nous pas leurs méthodes ? Tout simplement parce que nous n’en n’avons pas les moyens logistiques.
Pénurie de lits, de masques, de respirateurs… nos médecins sont envoyés au front sans matériel, sans moyens, condamnés à régler des problèmes de tuyauteries pour savoir combien de personnes ils pourront brancher sur le même respirateur plutôt que d’utiliser leurs compétences à combattre la maladie elle-même.
Quant à nous, nous voilà confinés, le pays entier assigné à résidence, pour alléger la peine de cette chair à canon que sont devenus nos soignants. La crise que nous vivons est une crise logistique, pas sanitaire, mais les média se refusent à le souligner parce que cela signifierait que les milliers de morts déjà au compteur et ceux qui viendront sont pour beaucoup évitables, que l’Etat est non seulement incapable, mais coupable.