Parmi les objections classiques faites aux méthodes naturelles, dans la presse comme de la part de certains professionnels de santé, on entend souvent « qu’il ne s’agit pas d’une méthode contraceptive ». Voyons voir ce qu’il en est vraiment.
L’affirmation vise directement la fiabilité de ces méthodes. L’équation est simple : la contraception, ce sont des méthodes médicales, qu’il s’agisse de méthodes abortives, comme le stérilet, hormonales, comme la pilule, le patch ou l’implant, ou mécaniques, comme le préservatif. Et la doxa veut que ce soient les seules méthodes fiables. Le reste, c’est du bricolage. Symptothermie, Fertility Care, Billings et autres méthodes naturelles de régulation des naissances sont à mettre dans le même sac qu’Ogino, le coït interrompu ou la courbe de température utilisée seule. Toutes ces méthodes ne seraient ni plus ni moins qu’un retour au Moyen-âge.
Les premières citées présentent pourtant des taux de fiabilité au moins équivalents aux méthodes contraceptives classiques, et sont fondées sur une connaissance scientifique du cycle féminin. Au-delà du manque d’information du corps médical sur le sujet, cette suspicion envers des méthodes qui reposent sur une observation personnelle est compréhensible dans un contexte de forte médicalisation des femmes et de confiance aveugle dans les « progrès de la science ». Le culte contemporain du progrès postule que l’artifice est plus efficace que la Nature : en matière de régulation des naissances, un dispositif technique sera toujours plus sûr qu’une observation personnelle.
Cela dit, l’affirmation n’est pas si fausse que ça sur le fond. L’Eglise catholique, qui figure parmi les premiers promoteurs de ces méthodes, ne dit pas autre chose, puisqu’elle condamne même l’éventuel « usage contraceptif » de ces méthodes, c’est-à-dire une utilisation en vue d’éviter une naissance à tout prix. Ces méthodes sont ainsi plus souvent présentées comme des méthodes de « régulation des naissances » que des méthodes contraceptives. Le propre de ces méthodes, c’est en effet qu’elles permettent au couple à chaque rapport sexuel de se poser la question de faire un enfant ou non. Oui, mais quand on n’est pas catholique ?
Il n’en reste pas moins possible d’utiliser des méthodes barrière comme le préservatif en période fertile pour ceux qui le souhaitent. Pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi s’astreindre à des périodes d’abstinence alors qu’on a les moyens techniques de « se faire plaisir » sans impact écologique ou sur la santé ? Justement parce que ce que proposent les méthodes naturelles, c’est aussi une démarche globale, un émerveillement renouvelé devant le corps des femmes et la fertilité potentielle des couples, et une invitation au respect mutuel au sein de celui-ci. Ces périodes d’abstinence sont autant une invitation à s’aimer autrement que par le sexe qu’à se rendre disponible pour l’autre lorsque la relation est possible.
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Pour se former aux méthodes naturelles de régulation des naissances :
http://methodes-naturelles.fr/
https://www.methode-billings.com/
https://cyclenaturel.fr/methodes-observation-cycle/methode-auto-observation-formation/
Les publications des Antigones sur le sujet :
https://lesantigones.fr/cafe-2-contraception/
https://lesantigones.fr/cafe-3-methodes-naturelles/
https://lesantigones.fr/methodes-naturelles-fiables/
https://lesantigones.fr/methodes-naturelles-contraignantes/
https://lesantigones.fr/methodes-naturelles-autonomie/
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