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Une tribune d’Antigones, parue sur le site internet de Valeurs Actuelles le 25 janvier 2021.
Le projet de loi « confortant les principes de la République » qui sera voté à partir du 1er février continue de faire la une des médias. Cette fois, c’est le refus des amendements proposés par Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreaux visant à interdire le voile pour les fillettes qui fait jeter des hauts cris à la droite. A l’examen, la proposition en question était pourtant bancale et liberticide. Retour sur une confusion d’ampleur par le mouvement féminin Antigones.
Notons d’abord que malgré le surnom d’ « amendements sur le voile des fillettes » donné à la presse aux textes dont nous discutons, à aucun moment ce fameux voile n’y était mentionné. Il s’agissait en fait d’« interdire le port de tout signe religieux ostensible par les mineurs dans l’espace public » et d’« interdire le port de tout habit ou vêtement qui signifierait pour les mineurs l’infériorisation de la femme sur l’homme ». Au-revoir médailles de baptême, croix de communion ou de confirmation… Les catholiques eux aussi auraient eu beaucoup à perdre à l’adoption de ces amendements puisque ne pouvant viser expressément telle ou telle pratique religieuse, Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreaux avaient usé de formulations génériques englobant toute forme de religion quelle qu’elle soit.
Ces formulations étaient en effet une porte ouverte à l’interprétation subjective du lecteur en fonction de l’air du temps et de ses idéaux personnels. A partir de là, nous étions en droit de tout imaginer. L’esprit du temps est celui d’une laïcité agressive visant à restreindre la liberté religieuse à un fait strictement privé. Il est aussi celui d’une police des mœurs et de la pensée par des groupes minoritaires qui ont l’oreille de nos gouvernants. A ce titre, demain, le maquillage, même discret, d’une adolescente ne pourrait –il pas être considéré par certains comme un signe de « l’infériorisation de la femme sur l’homme » ? Il y a bien des féministes pour considérer que la jupe, qu’elle soit courte ou longue, est un instrument d’oppression patriarcal. Qui, d’ailleurs, aurait-on érigé en arbitre des élégances ? Les mêmes professeurs militants qui enseignent à nos enfants le mépris de leur propre civilisation ? Les mêmes directeurs d’établissements qui organisent des journées « changement de genre » ?
Nous nous réjouissons du refus de ces amendements parce que comme la loi sur le voile avant eux, comme les lois visant à restreindre la liberté éducative, comme les lois sur la surveillance de masse, c’est d’abord et avant tout la masse des Français qui se seraient avec l’adoption de tels textes vus privés d’une de leur liberté fondamentale, la liberté de conscience et de religion.
De fait, la prolifération en France d’un Islam radical, qui prône l’infériorité des femmes, condamne la culture occidentale et déclare ouvertement la guerre à notre pays et ses habitants est absolument inacceptable et appelle à une réponse urgente. Malheureusement, la stratégie politique actuellement mise en œuvre pour le combattre est non seulement inopérante mais dangereuse. La multiplication des lois liberticides sous couvert de lutte contre le terrorisme nuit aux droits et libertés politiques de l’ensemble de la population tout en étant sans effet sur ce le mal qu’elles prétendent combattre. Il est temps d’abandonner définitivement ces politiques pusillanimes et liberticides. Nous disposons déjà d’un arsenal législatif suffisant pour punir les familles dont les choix vont à l’encontre du bien supérieur de l’enfant et peuvent être assimilés à une forme de maltraitance. Le voile pour les petites filles en est un bon exemple.
Le problème que pose la présence massive sur notre territoire de populations exogènes à la culture si étrangère à la nôtre ne peut être l’occasion de promulguer des lois circonstancielles. Les mesures qui s’imposent doivent être radicales, et vertueuses. Le refus de l’immigration de masse doit s’accompagner du choix assumé d’une préférence culturelle pour notre héritage spirituel et civilisationnel français et européen.
Le corps social tient son unité de ce qu’il partage, de ce qu’il a en commun. Ce commun ne saurait être construit artificiellement à grand renfort de lois idéologues. A ce titre, les « valeurs républicaines » que cherche à conforter le projet de loi en passe d’être voté sont inopérantes. Outre le fait qu’elles aient été ferment de discorde et de guerre civile dès leur apparition, leur dimension idéologue et désincarnée ne peut suffire à satisfaire le besoin de repères identitaires et charnels des Français. C’est notre héritage celte, romain, germanique, hellène que nous avons en commun. Ce sont nos paysages, villes et nos cathédrales, notre langue, nos chants et nos romans ; c’est la défense des lois naturelles. C’est un ensemble d’us et coutumes, de traditions et d’habitudes incarnés et vécus que nous devons défendre et transmettre.