Dimanche dernier, le 24 novembre 2013, s’est déroulée à Paris notre Petite marche des femmes contre les violences. Le rendez-vous a débuté par une explication d’Iseul Turan du sens ce cette Petite marche contre les violences – physiques, sociales et politiques dont souffrent les femmes d’aujourd’hui. Les marcheuses – et les marcheurs qui les accompagnaient – se sont ensuite mis en route en direction du Ministère des droits des Femmes, en passant à proximité du Ministère de la Santé et des Affaires familiales. Nous voulions par cette marche intervenir au service de la Cité contre toutes les violences, rappelant que si ce sont les femmes les premières victimes de violence, elles n’en sont pas les seules et que les hommes n’en sont pas les seuls auteurs.
Une halte a permis à une seconde Antigone de développer les thématiques que nous avions exposées sur le site de l’événement : la chosification du corps des femmes, l’impunité croissante des violences physiques aggravée par les projets de la réforme Taubira, et les violences sociales et les restrictions de liberté des femmes et de leurs familles. Refusant la victimisation comme la guerre des sexes, nous avons appelés chacun à agir ensemble et au quotidien contre les violences, dans ses cercles d’appartenance.
Au bout d’une heure, les marcheurs, passés en cours de route d’une quarantaine à près de soixante-dix, se sont rassemblés au métro Solférino, non loin du Ministère des droits des femmes, voisin du siège du Parti Socialiste, pour interpeller le gouvernement sur ses responsabilités dans l’augmentation des violences. Nous voulions en effet interpeller Mme Vallaud-Belkacem – qui prétend prendre des mesures pour protéger les femmes des violences – sur son silence coupable face aux projets de sa collègue Mme Taubira – qui dans le même mouvement prévoit d’alléger les peines des auteurs de ces violences.
Une troisième Antigone a rappelé les demandes de mesures concrètes avancées par les marcheuses :
- Promulgation d’une loi cadre interdisant tout commerce de la maternité, de la procréation et plus largement toute marchandisation de la vie, du brevetage du vivant (OGM) aux mères porteuses (GPA)
- Généralisation des structures d’accueil pour les femmes enceintes en difficulté
- Re-pénalisation du délit d’incitation à l’avortement, afin de protéger les femmes enceintes des pressions de leur entourage: famille, compagnon, employeur…
- Retrait de la réforme Taubira, lancement d’une révolution judiciaire qui protège les victimes, poursuive les auteurs et punisse les coupables – première mesure de prévention contre les violences, aujourd’hui encouragées et couvertes par l’idéologie de l’excuse
- Prononciation de peines de prison ferme pour les crimes de sang : vol avec violence, agressions, viol et meurtre
- Instruction systématique pour toute affaire de viol afin de protéger les victimes -instruction à charge et à décharge pour prévenir les abus.
- Démission de Christiane Taubira, chef de file des promoteurs de la culture de l’excuse.
Les Antigones ont remercié tous ceux qui ont contribué au succès de ce rendez-vous avant de faire connaissance avec les manifestants autour d’un café chaud. Ce moment de convivialité s’est bien sur déroulé sous la surveillance d’un imposant dispositif de police.
Nous tenons à remercier à nouveau ici tous ceux qui nous ont soutenu dans cette initiative, par leur présence, leurs relais, ou encore leurs messages d’encouragements.