Deuxième terrain de lutte choisi par les Antigones à l’occasion de la Petite marche contre les violences faites aux femmes,
Violences physiques impunies
Si les femmes font figures de cibles privilégiées des violences physiques, elles n’en sont pas les seules victimes, ni les hommes les seuls coupables.
Concernant les violences physiques, certains chiffres font, aujourd’hui, froid dans le dos : on estime qu’un viol est commis en France toutes les sept minutes. Seules 10% des victimes portent plainte et seule une sur deux aboutit à de véritables poursuites. Ensuite, il y a les remises de peines et toutes celles que les coupables n’exécutent pas.
Or c’est à la loi et à la Justice de garantir la sécurité des personnes, particulièrement des plus fragiles. Il convient donc de s’interroger sur la pertinence du système judiciaire actuel. Car son naufrage, en permettant l’impunité des auteurs, constitue une importante source de violence. Contre la persistance des agressions et des violences physiques, nous demandons donc que les plaintes des victimes de violences soient enregistrées, que les agresseurs soient poursuivis systématiquement, qu’ils soient jugés conformément à la loi, que leurs peines soient effectives et appliquées, et que les condamnés ne puissent plus nuire à leurs victimes.
Le système judiciaire cautionne ces violences
Nous nous inquiétons également de la réforme pénale en cours qui prévoit d’alléger les sanctions concernant les agressions sexuelles, de ne plus punir le harcèlement moral sur le conjoint et de laisser en liberté les personnes coupables de violences volontaires sur conjoint et sur mineur, par le biais de ce qui est appelé la « contrainte pénale ». Cette « contrainte pénale » permet de laisser en liberté des condamnés – sous divers types de contrôles technologiques dépourvus de caractère pénitentiel et qui n’ont pas fait leurs preuves.
Ces dispositifs de pseudo-surveillance permettent aux idéologues anti-carcéraux de ne pas régler le problème de salubrité et de surpopulation des prisons pour lequel la France à déjà été condamnée par la Cour Européenne des droits de l’Homme. Les premiers sacrifiés de cette banqueroute du système judiciaire sont les victimes, qui subissent ainsi une sorte de double peine, quand elles n’ont pas déjà renoncé à porter plainte.
Lors de sa première réforme,Mme Taubira avait promis le « mariage pour tous », aujourd’hui, c’est « la prison pour personne », un cache misère qui nous inquiète là où nous demandons une révolution judiciaire pour une justice effective. Une bonne raison de marcher contre les violences en 2013 !