Nous sommes aujourd’hui le 8 mars 2015, c’est la « journée internationale de la femme ». Cela fait aussi près de deux ans qu’existent les Antigones. Lorsque nous avons lancé le mouvement, nous avons annoncé une revendication simple : notre droit élémentaire, et notre devoir fondamental, est d’être des femmes à part entière.
Les Antigones sont nées parce qu’aujourd’hui, ce droit d’être des femmes à part entière ne nous semblait plus si évident dans les esprits de nos contemporains. Chaque époque a ses défauts ; la nôtre est hypocrite. La France du XXIe siècle, celle des « femmes libérées » victorieuses du patriarcat, des business women à la sexualité assumée, est sans doute celle qui refuse le plus violemment aux femmes leur féminité. Les femmes peuvent prendre la parole, mais elles doivent faire taire leur corps à coup d’hormones. Elles peuvent passer leurs soirées au bureau, mais pas leurs journées avec leurs familles. On ne peut plus louer leurs vagins pour un moment de plaisir, par contre, on parle d’autoriser la location d’utérus pour un enfant-désir. Au nom de nouveaux droits, on nous a imposé de nouveaux esclavages.
Ce que nous voulons partager avec vous aujourd’hui, c’est notre intime conviction que notre féminité mérite au contraire d’être vécue pleinement, et que c’est à cette condition que femmes et hommes vivront ensemble dans l’harmonie. C’est pourquoi être des femmes à part entière est aussi pour nous un devoir. Nous partageons une même humanité, et pourtant nous avons une manière d’être au monde différente et des moyens d’action différents. Nous l’avons dit dans notre charte, je vous le répète aujourd’hui : ces différences sont une richesse à cultiver et cette altérité est féconde sur tous les plans, de la famille à l’agora en passant par l’économie, la culture ou la religion. Vécues dans l’apaisement, ces différences peuvent être la source de tant d’émerveillements !
Etre femme ne se mesure ni à la longueur de jupe, ni au degré de douceur de chacune. La féminité n’est pas un vêtement ou un comportement que la société nous impose. Elle ne réduit pas à des théories et des définitions, car elle les précède : elle se vit, tout simplement….. C’est ce que nous cherchons à mieux appréhender par notre travail, c’est ce que nous souhaitons faire rayonner dans nos photos, nos vidéos, et plus encore dans nos vies.
Cette féminité, il existe mille manières de la vivre : elle est une puissance d’être que chacun actualise à sa façon. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui le portrait d’une femme que nous aimons, le premier d’une longue série à venir : plutôt que de gloser sur « la Femme », nous vous invitons à vous laisser toucher par ces femmes, célèbres ou non, qui nous ont inspirées.
N’hésitez pas à nous envoyer les noms, ou même les portraits de femmes que vous aimeriez nous faire connaitre.
Anne, présidente des Antigones