Les Antigones rappellent, en ce 8 mars, que les femmes ne sont ni une minorité opprimée, ni un groupe à part au sein de la population, ni un problème de société. Les femmes constituent 50 % de la société. Elles ne sont pas LA femme, mais les femmes: filles, mères, seules ou mariées, salariées, chefs d’entreprise, françaises, étrangères, de la caissière à l’artiste en passant par la sage-femme ou la mère qui élève ses enfants à plein temps. La prise en compte des droits spécifiques des femmes doit se faire dans chaque ministère, chaque fois qu’il y a lieu de considérer les problèmes spécifiques posés par la sexuation des administrés.
Pour protéger les droits des femmes, il faut un ministère de la Justice qui s’occupe de condamner les coupables, en tenant compte de la fragilité physique des femmes victimes d’agressions. Pour protéger les droits des femmes, il faut un ministère de l’économie qui améliore la situation des femmes dans l’entreprise par des solutions nationales efficaces, en particulier celle des femmes enceintes salariées de PME. Pour protéger les droits des femmes, il faut un ministère de la santé qui traite avec compétence, sans présupposés politiques ou idéologiques, les questions attenant à la fécondité des femmes et au contrôle des naissances, etc.
Prendre en compte les droits des femmes dans un ministère à part, ce n’est pas les protéger, et encore moins les libérer. C’est envisager une fois de plus les femmes comme une minorité, un cas particulier au sein de la société, dont les intérêts seraient homogènes, et les problèmes communs. Si la politique des sexes fonctionne selon des intérêts de classe, soyons cohérents: quitte à prôner l’égalité, pourquoi ne pas créer un ministère des droits des hommes, tant qu’on y est?
Qu’on en finisse avec les journées de tout et de rien, qui donnent bonne conscience à peu de frais, et diluent les combats quotidiens dans l’événementiel. Faire preuve de respect et de reconnaissance envers les femmes, faire respecter le droit et la justice à leur égard n’est pas l’affaire d’une journée, c’est celle de tous les jours.
Qu’on en finisse avec les journées de tout et de rien, qui donnent bonne conscience à peu de frais, et diluent les combats quotidiens dans l’événementiel. Faire preuve de respect et de reconnaissance envers les femmes, faire respecter le droit et la justice à leur égard n’est pas l’affaire d’une journée, c’est celle de tous les jours.